Bukavu : Les jeunes filles encouragées àdevenir économiquement autonomes
De plus en plus, les femmes travaillent afin de se bâtir une autonomie économique. La prise en charge des familles n'est plus un apanage exclusif des hommes. Les jeunes filles devraient emboîter ces pas. C'est ce que pense plus d'une personne interrogée sur ce sujet de l'autonomisation économique des filles, étudiantes et élèves.
Selon Claude Bagayamukwe, président du barreau des avocats au Sud-Kivu, les jeunes filles ont tout intérêt à travailler pour être autonomes. Des besoins à satisfaire pour leur bien-être sont légions, et il est essentiel que les jeunes filles apprennent à les résoudre toutes seules, insiste Claude Bagayamukwe.
Ce dernier pense que bon nombre de jeunes filles arrivent à tomber dans le piège des violences sexuelles faute de ressources. La misère accentue souvent cette situation de vulnérabilité de la jeune fille, la plaçant ainsi dans une position de faiblesse devant un potentiel bourreau.
Dans ce sens, Aline Zawadi, membre du collectif des jeunes au Congo Kinshasa, Cojeski, soutient que les jeunes filles peuvent entreprendre pour se mettre à l'abri des hommes malveillants. Elle se réjouit de voir que plusieurs filles, étudiantes ou élèves, exercent déjà des activités génératrices de revenus sans que cela ne les perturbe dans leur cursus académique ou scolaire.
Aline Zawadi plaide en faveur d'un programme d'éducation financière dans des institutions universitaires et scolaires. Chose qui permettrait aux jeunes filles d'avoir davantage de motivation à exercer des petits métiers tout en étudiant.
"Une telle approche les aiderait à grandir avec cet esprit créatif et compétitif à l'instar des hommes, ou des jeunes garçons que la communauté considère être des acteurs clés de développement", fait remarquer Aline Zawadi.
"Pourtant, les femmes et leurs collègues masculins ont l'avantage à conjuguer les efforts pour pour développer la société. Lorsqu'elles s'habituent à initier des actions qui génèrent de l'argent, petites soient-elles, nos jeunes sœurs auront le pouvoir de contribuer demain au budget de leurs propres familles une fois mariées par exemple", estime Viviane Sebahire, coordinatrice de l'ONG Solidarité des femmes Solidaires pour le Développement intégral, Sofedi.
Consciente de cette nécessité à être autonome financièrement, Odette Asifiwe âgée de 23 ans, une jeune étudiante en première année de graduat en management témoignage avoir commencé une activité génératrice de revenus depuis deja deux ans.
"Je travaille dans l'avant-midi, et après je pars étudier. Je vends de bonbons, biscuits et autres friandises au sein de notre établissement pour pouvoir me payer les frais académiques. Même l'on se moque de moi, je sais toujours comprendre que l'argent n'a pas d'odeur. Pour cela, il y a des hommes qui me respectent".
Odette Asifiwe demande à d'autres jeunes filles de suivre cet exemple. "L'autonomisation économique de nous jeunes filles est l'antidote des violences basées sur le genre. Lançons-nous avec courage dans cette démarche, et nous en serons fières".
Notez qu'au cours de la campagne de 16 jours d'activisme contre les violences faites à la femme, quelques organisations ont eu à renforcer les capacités des jeunes filles, et à les sensibiliser pour être ce qu'elles veulent dans la vie.
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Auteur: ubaTaeCJ
Posté le: 07 February 2024 à 06:18 PM1